Le Patchwork dans le monde
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Le patchwork est une forme d'art
consistant à réaliser des ouvrages décoratifs
constitués par l'assemblage de morceaux de tissus.
Les principaux ouvrages réalisés ainsi sont des dessus de lit, des taies d'oreiller, nappes, rideaux ou tapisserie murale.
Cet art est dérivé d'un artisanat vieux comme le monde. En effet l'idée d'assembler des morceaux pour réaliser un ouvrage date des premiers hommes. Les premiers hommes utilisèrent les peaux de bêtes directement pour se protéger du froid. Ces vêtements sont lourds car pour couvrir un homme il faut utiliser la peau, souvent épaisse, d'un grand animal. L'homme pensa alors à assembler entre elles des peaux de petits animaux. Il put ainsi avoir un vêtement moins lourd et mieux ajusté, le gênant moins dans ses mouvements. Puis avec l'apparition du tissu, le problème de l'usure se posa, pour limiter la quantité de tissu utilisée, les femmes ont rapiécé les vêtements usés. Par souci d'esthétique, différentes techniques locales se sont établies puis se sont transmises de génération en générations. Pendant de nombreux siècles, les beaux tissus imprimés utilisés pour réaliser le patchwork en occident proviennent de l'Inde qui seul savait maîtriser les imprimés. A tel point que ce marché des tissus fut à la base de la création de la compagnie des Indes mais très vite l'importation de ces tissus fut interdite en occident de façon à permettre le développement de l'industrie du tissu imprimé en Europe.
Les techniques actuellement répandues viennent probablement de la réparation des couvre-lits, rapiécés au moyen d'applications mais aussi d'un travail en mosaïque. Beaucoup de vêtements en patchwork ont sans aucun doute été réalisé. Malheureusement ce qui nous reste de ces temps anciens ne remonte généralement pas au-delà du milieu du XVIIIe siècle et nous est parvenu sous forme de couvre-lits. Ceux-ci incluent souvent un matelassé(travail où une couche de rembourrage est insérée entre deux épaisseurs et est maintenue par piquage à petits points), si bien que le mot "quilt" est devenu une sorte de synonyme de "matelassé", "piqué" ou "courtepointe". Ceci d'autant plus qu'il désigne aussi des couvre-lits constitués de couches matelassées de tissu uni, sans pièces, lesquels ont également une longue tradition derrière eux.
Les couturières d'antan faisaient du patchwork par esprit d'économie, mais, dès le XIXe siècle, quand le coton est devenu bon marché, abondant et joli, c'est devenu un passe-temps à la mode en Europe |
et particulièrement en Angleterre.
Il servait en ameublement, et a donné lieu à des fantaisies
comme le crazy work("ouvrage fou", fait de pièces jetées "au
hasard" et assemblées par une couture décorative). Excepté
un léger réveil dans les années trente, la mode du patchwork
est passée après la première guerre mondiale. Il
connaît aujourd'hui un regain de popularité très important.
C'est moins par souci de réutiliser de vieux tissus(bien que beaucoup
de gens soient soucieux de recyclage) que pour le plaisir de pratiquer un
passe-temps créatif pouvant donner lieu à une activité
de groupe.
Une grande partie de ce renouveau est due aux échanges d'idées avec les Etats-Unis. Là-bas, les patchworks font partie de la vie domestique et sociale depuis l'arrivée des pionniers. En raison de la rareté des fournitures, dans une société non industrialisée, les familles doivent faire usage du moindre bout de chiffon amené d'Europe. Les longs hivers et le manque de distractions firent du patchwork et de la fabrication conviviale de patchworks des moyens de passer le temps de façon à la fois sociable et utile. Le "top" du dessus de lit était assemblé pendant l'hiver et le rembourrage attendait l'été, quand on pouvait monter à l'extérieur l'encombrant métier à piquer. Une personne seule pouvait mettre des semaines à terminer un ouvrage matelassé mais, si les voisins se mettaient de la partie, cela pouvait aller très rapide. Après quoi, une fête célébrait probablement l'occasion. La présentation d'un quilt confectionné entre amis valait bien des fiançailles ou un vingt et unième anniversaire. C'est à l'époque des pionniers que sont nés les blocs. Ils permettaient ainsi de réaliser l'ouvrage par petits morceaux. Ainsi, des petits bouts de l'ouvrage pouvaient être faits un peu partout sans prendre beaucoup de place(en particulier de travailler sur les genoux dans les chariots). Au début, les ménagères du Nouveau Monde reproduisaient les modèles provenant de leur pays d'origine et les transmettaient à leurs descendantes. Chaque génération de filles y ajoutait quelque chose. Des centaines de motifs, porteurs d'un nom, ont ainsi évolué à force d'être recopiés. Ils furent souvent rebaptisés, pour notre plus grande confusion ! Certains motifs rappellent une grande date de l'histoire, des événements familiaux ou sociaux ou encore s'inspirent de la religion et des croyances paysannes.
Aujourd'hui, semble-t-il, la boucle est bouclée. Les vénérables motifs reviennent enrichis sur le continent qui leur a donné naissance. |
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